A/17 : C’est la fiesta !

Comme de bien entendu, André n’avait pu se résoudre à laisser Vilma seule un jour pareil. Et cette fois encore, il avait un bon prétexte : Avec sa sale manie d’être toujours en retard, elle risquait de manquer la cérémonie. Il était donc arrivé chez les filles sur le coup des deux heures et pressait Vilma de se préparer.
- Bon, alors, t’es bientôt prête ?
- MINUTE !! répondit-elle d’un ton sec, c’est pas parce que ma robe est mise que j’ai fini.
Il commença à se faire des cheveux
- Ben, qu’est ce qui te manque ? T’as pas l’intention de changer de coiffure, j’espère !
- Tiens, c’est une idée ! répondit Vilma, mais devant son air catastrophé, elle ajouta : Meuh-non, je cherche ma bague.
- Ta bague ?! T’as perdu la bague que je t’ai offerte ?! Il ne pouvait pas prendre un air plus catastrophé, mais le cœur y était.
- Perdue… perdue, c’est un bien grand mot, mais je sais pas où je l’ai fourrée. Donna, t’as pas vu ma bague ?

- Elle est folle ! Cette fille est folle ! rugit André, tu sais combien elle m’a coûté cette bague ?
- Ah, la voilà ! répondit Vilma sans se soucier de la question. Je l’avais posée sur l’évier. Pour pas l’abîmer avec l’eau de vaisselle, précisa-t-elle en ayant l’air de le prendre pour un demeuré. Puis elle ajouta d’un ton léger : Je suis prête maintenant, on y va ?

Ca commençait plutôt mal. Ils arrivaient bien trop tôt, ni le témoin ni le marié n’étaient habillés. Miguel ouvrait la marche, Laurène à trois mètres derrière. Il s’impatientait
- Ben alors, qu’est ce tu fous ? Tu viens ?
- J’arrive, j’arrive,  souffla-t-elle, je marche pas vite avec mon ventre.

Vilma aussi s’impatientait.
- Il me la copiera avec ses « presse-toi, presse-toi » . On a l’air de quoi, à attendre sur le trottoir que ça commence ?
Donna tenta de la calmer
- C’est pas grave, Vilma, on a tout notre temps.
- J’aime pas attendre, coupa Vilma, la semelle jouant au métronome. Mais toi, Laurène, tu devrais pas rester debout. Miguel, tu pourrais lui approcher une chaise, s’avisa-t-elle en lui lançant un regard noir.

Laurène accepta avec empressement et s’affala de tout son poids.
- C’est pas de refus. Je commençais à fatiguer,
- Qu’est ce que ce sera quand tu seras sur le point d’accoucher, souligna Miguel en s’exécutant. -Fin observateur, faut pas croire !
- Ah, les voilà ! coupa Laurène en apercevant les mariés, et comme elle applaudissait à tout va, même Miguel suivit son exemple.

Elle s’extasiait
- Ce qu’ils sont mimis. T’as vu Sally, elle a l’air toute émue, et Jean-Paul, il est vraiment bel homme et il porte bien le costume. Je suis si contente pour eux.
- Mouais… c’est pas le costume qui fait le bonhomme, lâcha Miguel, c’est ce que y a dedans.

Non sans soupirer, il dût replacer la chaise qu’il avait apportée pour Laurène. Il s’en était réservée une autre à ses côtés, au premier rang –tant qu’à faire que d’être au guignol, autant être bien placé-, mais un passant sans gêne s’y était installé sans demander la permission.
D’ailleurs, les passants sans gêne, c’était pas ce qui manquait dans le quartier et André qui avait calculé les dépenses au plus juste, était fort contrarié de voir que certains des invités devaient rester debout alors que de parfaits inconnus s’étaient calé les fesses sur les chaises.

Enfin arriva le clou du spectacle. Même Miguel accepta de la mettre en sourdine un moment pour entendre Sally, répondre « Oui, je le veux » d’une voix de petite fille à la traditionnelle question « Sally, veux-tu devenir ma femme ? » Tandis que Jean-Paul clamait à qui voulait l’entendre que oui, il voulait devenir son mari et lui promettait amour, soutien et fidélité.

Il y eut un moment de détente, quand Sally, tremblante d’émotion, voulut mettre son alliance à Jean-Paul et faillit la laisser tomber. Il tourna la chose à la plaisanterie.
- Tu veux me laisser libre, avoue ! Tu regrettes déjà ?
Sally riait, et plus elle riait, moins elle parvenait à enfiler cette maudite alliance au doigt de Jean-Paul. Il finit par la mettre lui même et les invités applaudirent quand il proposa de boire une coupe de champagne à leur bonheur.

Dans tout mariage qui se respecte, il y a toujours le zouave de service, l’invité qui fait tache : Celui qui se croit obligé de sortir son répertoire de blagues salaces, ses chansons de corps de garde et de forcer les autres à boire à  coups de « et glou et glou ». Et là,  -vous l’avez deviné, il y avait… Miguel !
- LE BISOU ! LE BISOU ! LE BISOU ! réclama-t-il haut et fort. 

Sally et Jean-Paul ne se firent pas prier, mais s’il avait compté les voir se donner en spectacle, il en fut pour ses frais. Ce fut un baiser tout ce qu’il y a de plus chaste dans lequel Jean-Paul avait mis toute la tendresse que lui inspirait sa petite femme. Et malgré le ooooh de déception que poussa Miguel, il n’y eut pas de re-belote.

Pendant que Jean-Paul faisait le service en découpant la pièce montée, il se vengea sur la bouteille de champagne, proposant toast sur toast : aux mariés, à Sally, à Jean-Paul, à n’importe quoi ou qui, du moment qu’il s’envoyait des coupes.

Au bout du compte, bien éméché, et tandis que les invités faisaient la queue aux toilettes, il se lança dans un long discours.
- Je-Jean-Paul, mon po-pote, je sais pas si tu as eu to-tort ou raison, mais puisque le mal est fait, je te souhaite tou-tout le bonheur possible. Et-et toi, Sally, tâ-tâche de le rendre heureux et de lui do-donner un fils. Un fils qui-qui pourra jouer au foot avec le mien. 

- C’est votre mari ? s’informa une voisine pot de colle en visant le ventre de Laurène
- N-nan, pas encore, c’est que mon fiancé, répondit Laurène un peu gênée
-Heureusement que c’est vous qui portez le bébé, il m’a l’air dans un bel état, constata-t-elle. Laurène lui chercha des excuses
- C’est pas tous les jours la noce, non plus !

Finalement, Joë lui enleva la bouteille des mains. Ca bouchonnait dans les toilettes, les invités polis n’osant pas refuser de lever leurs verres, tout le monde sautait d’un pied sur l’autre en attendant son tour. Abdoul s’approcha de Donna et lui confia
- Les prochains, ce sera nous.
- J’espère que Miguel nous épargnera son cirque, répondit Donna avant de réaliser. Les prochains ? Tu as bien dit les prochains ? Mais, nous ne sommes pas encore fiancés.
- Ca ne saurait tarder, répondit Abdoul. Je te dois encore un rendez-vous. Si tu veux, quand les mariés seront partis, on peut se retrouver en ville.

Les invités eurent droit à la pièce montée et un voisin encore plus sans gêne que les autres proposa
- On se retrouve dans le jacuzzi ?
A sa décharge on retiendra qu’ils étaient tous un peu ronds grâce aux bons offices de Miguel. Les pots de colle sautèrent sur l’occasion pour envoyer valser costumes et robes de cérémonies. Ils trouvaient la fête super sympa.
Miguel lui, traînait à table saoulant les mariés de paroles après les avoir saoulés de champagne.
- Tu-tu fais quoi, ce soir après le ma-mariage, Jean-Paul ? Tu-tu pourrais venir voir la télé à la maison, y a un-un match de foot des lamas.
- Heu… non, je crois pas, tu vois. Ce soir, je serai occupé ailleurs, répondit Jean-Paul en couvant Sally du regard.
- Ah-ben oui, que je suis bête ! J'arrive pas à me faire à l'idée que t'es marié, main-maintenant.

Sally entreprit de débarrasser la table

- Laisse ça, ordonna Mandy, je vais le faire. Tu vas te mettre en retard pour le voyage de noces : la voitur est arrivée.
- La voiture ? Quelle voiture ?
- La limousine ! On s'est tous cotisés pour vous offrir ce voyage, l'informa Mandy. C'est notre cadeau de mariage. Jean-Paul n'attend plus que toi.

En effet, Jean-Paul était tombé en arrêt devant une voiture de 3 mètres de long. Il était aux anges, la fête de mariage était une réussite, l’éclate totale.
- Pressez-vous, j’ai pas que ça à faire, lui intima le chauffeur.

Sally arriva en courant. C’était vraiment une chic idée qu’ils avaient eue de leur offrir ce voyage de noces. De la portière ils firent de grands signes d’adieu et la voiture les emporta vers leur nouvelle vie. Ils ne reviendraient plus dans cette maison, ils allaient désormais rejoindre le lotissement et pour eux allait commencer la grande aventure du mariage.

Les invités et les pique-assiettes s’étaient dispersés, mais Joë ne pouvait se résoudre à laisser repartir Mandy et elle ne semblait pas pressée de s’en aller.
- Heu, Mandy. Je me disais… puisque maintenant, il y a de la place, pourquoi ne viendrais-tu pas vivre ici ? On pourrait se fiancer. Enfin, si tu es d’accord. Ne te force pas surtout, je comprendrais très bien que tu refuses.

Comme si elle n’attendait que ça, Mandy ne se fit pas prier.
- Vivre avec toi ? Mais c’est le rêve ! Il y a un lit double au moins ? Je sens que la nuit va être chaude, oh-la-la, et elle accompagna ces paroles d’un mouvement des reins très suggestif.
Joë était figé sur place. Il ne s’attendait pas à ça. Une nuit de noces, ça se prépare ! Dire qu’il n’avait même pas fini d’étudier le Kama Sutra. Mais bon, la nuit n’était pas encore tombée, il avait peut-être le temps de potasser les derniers chapitres.

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Comments

[fonsine]

Ca y est, Miguel a une fan :D

[*~Sheena@~*]

Salut!Sa fait quelques semaines que je regarde le site et javoue que JADORE!! cest vraiment geniale comme iddee de challenge.(Trop marrant le truc du Kama-Sutra je em suis vrm marre)Je me suis apercue que jai un faible pour le couple Laurene-Miguel...ne me demandez pas pk *hausement depaules* mais bon je vais continuer ma lecture!

*~Kiss~*
~*@+*~
*~Sheen@~*

[nono]

J'ai trop rit en lisant ça:"Dire qu’il n’avait même pas fini d’étudier le Kama Sutra"
Bon plus qu'un chapitre et j'ai reussi...

[Shirshasana]

Moi aussi je suis pour attendre même si je suis très impatiente. Il ne faudrait pas trop précipité les choses, déjà que tu as fais une petite entorse en nous montrant une photo du bébé de Laurène (et que c'est à cause de moi)! Donc j'attendrais la suite aussi longtemps qu'il le faudra (pas trop longtemps, hein Fonsine, merci). Allez, à bientôt.

[Jyreka]

Perso, je préfère que tu attendes un peu avant de nous le montrer, je suis pas la plus patiente des patientes mais je trouverais ça dommage de gâcher une si belle histoire...