B/5 Visiteurs du matin : chagrin.

En patrouillant, j’avais remarqué un canapé dans une vitrine. Sans hésiter je suis descendue de la voiture, en lançant à mon collègue :
- Attends-moi, j’ai un truc à faire ! Et je suis allée demander qu’on me le livre le lendemain, dès l’ouverture du magasin. C’est Jean-Paul qui serait content ! Cette pensée, occupa mon esprit toute la soirée. Pourtant, les patrouilles de nuit, c’est pas mon truc. Quand je rentrai enfin, vannée et pressée de me blottir contre mon petit mari dans notre lit, j’eus vraiment une bonne surprise : Il n’était pas encore couché. Je m’étonnai
- T’es pas encore au lit, Jean-Paul ?
- Nan, qu’est ce que tu crois ? Que j’allais me coucher sans toi ? Je me serais ennuyé dans mon grand lit.

J’étais touchée, d’autant qu’il était plus de deux heures.
- Fallait pas m’attendre, mon chéri.! Ah, vivement que j’aie une promotion pour avoir des horaires plus normaux. Il objecta
- Oui-ben, ne soies pas trop pressée. Moi aussi je travaille de nuit je te signale, on ferait plus que de se croiser.
- T’es pas fatigué ? demandai-je. Moi j’en peux plus, et dire qu’il va falloir se lever tôt demain matin.
A son tour d’être étonné, il ne pouvait pas savoir que les livreurs allaient se charger de nous réveiller,
- Pourquoi ? Y a rien qui nous empêche de faire la grasse matinée.
Je  lui en dis pas plus qu’il ne fallait
- Si-si ! Mais tu verras, c’est une surprise. Alors, montons vite nous coucher.

J’ai jamais si bien dormi qu’avec Jean-Paul à mes côtés. Il me suffit de sentir sa chaleur, d’entendre son souffle pour me sentir en sécurité. Et puis la journée avait été riche en émotions: le mariage d’Abdoul et de Donna, Miguel et ses gros sabots… J’étais écrasée de fatigue et comme dit mon collègue : j’en ai écrasé sur le matelas, punaise ! -Sont pas toujours très fins non plus, les collègues dans la police.

Le lendemain, j’entendis même pas la sonnette. Jean-Paul s’était levé avant moi et c’est lui qui avait réceptionné le canapé. Et puis, il prépara le petit déjeuner avant de venir me réveiller. Il est vraiment plein d’attentions, s’il existait pas, faudrait l’inventer, c’est l’homme le plus merveilleux de la terre, je me lasse pas de lui répéter.

- Chaque jour, je me demande ce que tu vas inventer pour me faire plaisir, lâchai-je en mangeant mes corn flakes. Ce matin tu prépares le petit déj, avant-hier t’achètes une voiture verte, hier tu m’annonces qu’on va à la noce avant mon travail…
- Mais c’est normal, Sally ! Et toi ? Tu crois que c’était pas une bonne surprise le canapé ?
- Il te plaît ?
- Sûr qu’il me plaît, je serais difficile ! De toutes façons, tout ce que tu achètes me plaît. Tu as beaucoup de goût Sally, je te fais confiance.

Il avait terminé avant moi et regardait par la fenêtre.
- Tu crois qu’Abdoul et Donna sont rentrés de voyage de noces ? J’ai cru voir leur voiture sur le terrain.
Je n’en avais aucune idée
- S’ils sont rentrés, ils seraient venus nous rendre une petite visite, nan ?
- Parle pas de malheur ! J’espère qu’on sera pas dérangés par les visites aujourd’hui. J’ai l’intention de faire des travaux dans le jardin, m’annonça-t-il.
- Si c’est pas aujourd’hui, ce sera demain. Tu n’arrêtes donc jamais ? On va pas vivre comme des ours. Moi, j’aime bien recevoir des visites.
- Moi aussi, c’est pas le problème, surtout que si je retrouve une place en politique, ça va pas arrêter de défiler. Mais c’est justement : faut que la maison soit accueillante, t’as vu l’état du jardin ?

Pendant que je débarrassais la table, il est allé chercher le journal. Page des petites annonces direct
- Rha, nan, toujours rien en politique. Vivement la prochaine campagne, ils auront au moins besoin de colleurs d’affiches.
Décidément, il serait pas content avoir d’avoir retrouvé son job. Ca tournait presque à l’obsession. Je lui suggérai
- Si t’allais plutôt faire ta toilette ? Les regrets, ça sert à rien.
Heureusement, chez Jean-Paul, l’optimisme reprend vite le dessus.
- T’as raison ! Et puis c’est pas comme si j’avais pas de boulot, hein ?

Il est gentil Jean-Paul, il fait pour bien faire, mais quand même, quand il a préparé ses corn flakes, il était pas obligé d’en mettre partout ! Rhalala, mais comment il s’est débrouillé pour me faire des taches pareilles ? J’ai dû passer un bon quart d’heure à tout nettoyer.

Si bien que j’avais même pas eu le temps de m’habiller quand on a entendu sonner.
-J’y vais ! J’y vais ! a crié Jean-Paul en dévalant l’escalier quatre à quatre. Pour quelqu’un qui souhaitait pas de visite, il avait l’air plutôt ravi. Je me suis pressée de monter à la salle de bain en espérant ne pas la trouver dans le même état qu’hier.
C’était Abdoul qui venait nous faire une petite visite avant de reprendre son travail. J’ai juste eu le temps d’entendre
- Comme c’est gentil de venir nous voir ! Alors, ça y est, vous êtes installés ?
- C’est du tout frais ! Mais je suis pas seul.

Jean-Paul avait beau regarder, il ne voyait personne d’autre.
- Pas seul ? Donna est avec toi ?
- Nan, pas Donna, je suis avec Joë qui était de ballade dans le coin.
- Joë ? Mais… pourquoi tu te planquais derrière la porte, imbécile ? j’ai failli pas te voir. Dis-donc, tu nous as tous surpris hier en annonçant ton mariage. J’avais oui-dire que tu comptais rester fiancé un petit bout de temps.
- Faut dire qu’on est un peu à l’étroit sur ton perron, Jean-Paul, sans vouloir critiquer… nota Abdoul. Moi, j’ai déjà arrangé ça. Je croyais que t’étais bricoleur ?
Jean-Paul avisa
- Rentrez donc, on sera mieux pour parler, je vais vous préparer des sandwiches.

- T’es tout seul, Jean-Paul ? Sally n’est pas là ? s’enquit Joë
- Si-si, elle fait sa toilette, elle va nous rejoindre, t’en fais pas.
- Oh-mais je m’en faisais, pas, je pensais qu’elle était peut-être au travail.
- En parlant de travail… faudrait pas qu’elle tarde trop, moi j’ai le mien qui m’attend, informa Abdoul.

Les trois amis étaient contents de se retrouver, et ils avaient mille choses à se dire. Jean-Paul était un peu sevré de ragots avec moi. Il en profita pour faire le plein.
- Au fait, savez-vous si Laurène a accouché ? Hier, à ton mariage, on aurait dit qu’elle en pouvait plus.
- Yes monsieur, un bébé de sexe féminin, tout ce qu’il y a de mieux constitué, annonça Joë. Vilma a sauté sur le téléphone pour annoncer la nouvelle à Mandy. On était tout juste rentrés encore un peu, elle nous faisait ça pendant la cérémonie.
- Une fille ?! Ben dis-donc, c’est Miguel qui doit en faire une tête ! se réjouit Jean-Paul. –Il allait avoir du grain à moudre.
Mais Joë le détrompa
- Nan, paraît qu’il le prend pas mal. Sa fille lui ressemble, il l’a tout de suite adoptée.

C’est à ce moment que je les rejoignis. J’avais encore dû éponger les grandes eaux, ce qui m’avait un peu retardée, mais j’avais eu le temps de saisir la fin de leur conversation.
- Je suis bien contente pour Laurène. Comment ils l’ont appelée ? C’est drôle, Jean-Paul n’avait pas pensé à le demander.
- Angie, je crois bien… C’est bien Angie ? Abdoul demanda confirmation à Joë.
- C’est mignon, Angie. J’irai leur rendre une petite visite un de ces quatre. J’apporterai quelque chose pour le bébé. A part ça, quoi de neuf ? Tu te maries quand, Joë ?

- Le plus tôt possible, on sera les prochains, je l’ai promis à Mandy. Enfin… si André nous le permet. On s’est un peu disputés à cause de ça. Mais… je sais pas si ça vous intéresse ?
Bof, c’était pas que ça nous passionnait tant que ça, mais si ça pouvait lui faire du bien d’en parler… Abdoul en profita pour s’esquiver.
- C’est pas que ça m’intéresse pas, mais le boulot n’attend pas. J’espère que vous viendrez nous voir, tu verras, j’ai fait quelques transformations dans la maison. Vous aussi, à ce que j’ai remarqué.

J’aurais autrement préféré parler de ces transformations, mais, puisque je lui avais donné le feu vert, Joë me raconta sa dispute.
- On était allés saluer de nouveaux voisins, le frère et la sœur Larson, qui se sont fait construire une jolie petite maison, quand André m’a sauté dessus, l’air mauvais :
- Dis-donc, j’ai pas trop apprécié que tu déclares que vous seriez les prochains mariés… et Vilma non plus ! T’en prends un peu trop à ton aise. C’est pas parce que Mandy est pressée, Vilma aussi est pressée, on est tous pressés de se marier… à part Miguel. Pourtant, c’est le seul qui aurait de bonnes raisons de l’être. Mandy n’est pas enceinte, que je sache !

- Il a eu des mots très durs, poursuivit Joë : T’es pas un homme, t’es qu’une lavette, tu te laisses mener par le bout du nez. Ca m’étonne pas, d’ailleurs, elle est rusée, Mandy, elle a tout de suite vu que t’étais pas du bois dont on fait les flûtes. A part tes bouquins, tes recherches à la con, t’y connais rien à la vie. Tu commences déjà à lui céder, elle te rendra complètement dingue… remarque, t’as déjà fait le plus gros du boulot.

J’en revenais pas de tant de méchanceté. André n’avait jamais été très sympathique, mais là, ça dépassait les bornes. Je comprenais que Joë ait eu besoin de se confier. Je l’encourageai
- Tu t’es pas laissé faire, j’espère. Qu’est ce que tu lui as répondu ?
- Ah-non, je me suis pas laissé faire, a réagi Joë. Je lui ai sorti tout ce que j’avais sur le cœur.
Je sais pas pourquoi, j’en doutais un peu. J’imagine si mal Joë sortant de ses gonds, lui qui semble toujours planer à mille lieues des réalités, perdu dans son monde de chiffres et de lettres. Je demandais des précisions
- Tu lui as dit quoi, exactement ?

- Je lui ai dit son fait. Qu’il n’avait pas le monopole de l’intelligence et qu’il n’était pas très perspicace, quoiqu’il en pense. Qu’il ferait mieux de se regarder, lui, avec Vilma : il lui mange dans la main, c’est une manipulatrice de première. Et qu’il arrête de s’en prendre à Mandy, parce qu’elle vaut mille fois mieux que lui, « monsieur j’ordonne », qui se prend pour la 8<sup>ème merveille et voudrait que tout le monde soit à ses pieds. Et tu sais quoi ? Je l’ai méchamment poussé du doigt.
- Nan ? Tu as fait ça ?
- Ouais, je l’ai poussé du doigt, et plusieurs fois, même ! C’est bien simple, on peut plus se sentir.
Il avait l’air très fier de m’apprendre ça. Hé-bé, ça devait mettre une sacrée ambiance chez eux !</sup>

- Et Mandy ? Qu’est ce qu’elle en pense ? m’inquiétai-je
-Mandy ? Elle m’a félicité. Elle apprécie pas tellement André non plus, tu sais. Tu l’apprécies, toi ?
Je préférai ne pas répondre.

Comments

[AnneB]

Ben ça alors !
Je suis bonne dernière à poster ici ... Comment me suis-je encore débrouillée pour ne pas voir cette mise à jour ?
C'est un vrai roman feuilleton ton histoire !
Et les histoires prennent chacune leur direction avec une idée de l'ambiance générale du quartier. C'est vraiment chouette !

[nono]

J'ai oublié la moitié je voulais dire que j'etais contente que joë est remonté les bretelles a André

[nono]

Comme je suis encore la dernière^^j'ai plus grand chose a dire...A part que c'est genial et que joë est remis André a sa place(que je n'aime pas beaucoup!)
Bisous

[Shirshasana]

Je viens d'aller faire un tour sur la page de tes maisons. Magnifique. Je vais aller prendre quelques leçons, je trouve très enrichissant de "piquer" quelques idées de construction et de déco aux autres joueurs!

[fonsine]

Ah, tu es la première à me donner des nouvelles de mes maisons. La Belle de Provence, je la trouve très bien, vas savoir pourquoi elle n'a pas l'air de plaîre tellement sur le site anglais. Peut-être parce qu'elle n'est pas meublée. Moi je trouve que c'est un plaisir de décorer et de meubler soi-même les maisons. On dirait que les Simmeurs veulent qu'on fasse tout le travail/plaisir à leur place :D
Celle qui plait le mieux, c'est l'Ile de France, près de 30 téléchargements, il faut dire qu'elle n'est pas mal non plus.
Je n'oublie pas mes histoires, mais heureusement que j'ai de l'avance sur mes Simettes, parce que je suis dans la construction jusqu'au cou !