B/27 : Chacun sa route, chacun son chemin...
Le flipper ! Miguel avait oublié que c’était la première chose qu’André s’était payée quand il avait eu sa promotion au MacSim. –Avant d’en être viré comme un malpropre et de se retrouver à récurer les gamelles. Même s’il s’en était pas vanté, tout finissait pas se savoir, hé-hé. Pour avoir disputé un tas de parties quand il était jeunot, Miguel était un as au flipper. Il allait voir s’il avait pas perdu la main.
Angie suivit les bons conseils de son père
- Maman-maman ! Y a papa qui m’a dit de te dire... ben, où elle est maman ?
- C’est vrai, où elle est passée Laurène ? demanda Sally
- Je l’ai vue partir en courant, informa Mandy
Enfin, Jean-Paul s’inquiéta de savoir
- Qu’est ce tu lui voulais, à ta mère ?
- Ben, je m’ennuyais un peu alors papa...
- Tu t’ennuyais ! Mais on s’ennuie jamais, à ton âge, coupa Jean-Paul.
Comme si c’était réservé aux adultes de s’emmerder aux repas qui traînent en longueur.
- Tu veux que je t’apprenne à danser, ma puce ? proposa alors Dona.
Pour Laurène, ça se confirmait. A moins qu’elle ait pas digéré le gâteau...
A table, ça sentait la conversation de fin de repas, quand on s’est déjà tout dit, mais qu’on trouve quand même quelque chose à ajouter.
- Vous allez où pour votre voyage de noces ? interrogea Mandy qui se demandait pourquoi, André avait demandé de l’argent pour payer son voyage alors qu’ils étaient prêts à leur offrir la limousine comme ils en avaient pris l’habitude.
- Ah-ha ! Vous aimeriez bien le savoir... Hé-ben, on prendra l’avion, annonça André fier comme un paon.
Ils étaient sciés !
- L’avion ?!! Vous allez prendre l’avion !
- Pas question ! déclara Vilma. Je crèverais de trouille. Et pourquoi on prendrait l’avion, d’abord ?
André, plus fier de lui que jamais :
- Ben, j’avais pensé, qu’on aurait pu aller faire un tour en Italie.
- Quoi foutre en Italie ?
- Ben... la terre de tes ancêtres, tu sais bien...
Ses anc... quoi ?! Il y pensait toujours à ce truc là ?
- Oui-ben-non ! Ôte-toi ça de l’idée. Je mettrai pas les pieds dans un avion. Laisse l’Italie où elle est. Elle m’a pas manqué jusque là, c’est pas maintenant que ça va commencer
Heureusement, Jean-Paul eut la bonne, l’excellente, la merveilleuse idée de proposer :
- Je connais une nouvelle danse. Ca vous dirait d’apprendre le smustle ?
Danser ! Depuis le temps qu’il attendait que ça. André fut le premier à participer et ce fut une franche partie de plaisir. Angie trouvait ça génial, les femmes n’hésitèrent pas à s’y mettre et c’est bien grâce à cette initiative que tout le monde finit par s’amuser à cette fête.
Au moment de se séparer, Vilma s’inquiéta
- Alors, ça vous a plu ?
Donna la rassura
- C’était super ! L’éclate totale. Mais dis-moi, ajouta-t-elle en baissant la voix : Comment tu vas faire pour le voyage en Italie ? T’es mal, là !
- Pfffuit, l’Italie ! On ira pas. On a rien à faire là-bas. On va se faire le tour du quartier en limousine, comme tout le monde !
Pas mécontente d’être rentrée. Ces fêtes de mariage, même si ça faisait toujours plaisir de revoir les copines, c’était quand même une belle corvée. Mandy se débarrassa de sa robe de cérémonie.
- Joë, je suis revenue ! T’as réussi à te débrouiller avec la petite ?
- Mais-oui t’inquiète, je m’en suis bien occupé. Elle dort gentiment, répondit Joë qui avait partagé sa journée entre les couches, les biberons et son livre de mécanique. Au fait, t’as pensé à lui acheter un gâteau d’anniversaire?
Un gâteau d’anniversaire ? ??
- Pas déjà, c’est pas demain son anniversaire, si ?
Joë confirma
- Hé-oui, ma douce, ça passe plus vite que tu croies. C’est pas parce que madame est de sortie que les bébés oublient de pousser. Ca c’est bien passé le mariage ? Y a pas eu de fuites ?
- Rho, non ! Tu te rappelles les nounous au mariage de Laurène ? C’était trop drôle ! Pouffa Mandy.
Tiens, en parlant de nounou, Sally va essayer de contacter Cécile pour garder sa petite Chloé. Tu me feras penser à l’augmenter,
- Mais tu vas me ruiner ! plaisanta Joë.
- Je vais NOUS ruiner ! releva prit Mandy. N’oublie pas que je participe pas mal à la cagnotte, quand même, gros macho !
- Je sais bien, ma chérie, admit Joë. J’y peux rien si je suis un gros vilain macho. Qu’est ce tu fais ? Tu demandes le divorce ?
- Que t’es bête ! lâcha Mandy en se blottissant contre lui.
- Si je comprends bien, tu t’es éclatée à cette fête, reprit Joë, une fois les choses rentrées dans l’ordre.
- Ouais, c’était pas mal… grâce à Jean-Paul qu’a réussi à mettre l’ambiance, parce que tu connais André : L’a fallu qu’il en fasse des tonnes. On se serait crus à la garden-party de l’Elysée. A peine si on osait bouger le petit doigt.
- Bien sûr, fallait que ce soit mieux que pour nous tu penses ! Il a voulu vous en foutre plein la vue. Je peux pas le sacquer, ce type, déclara Joë.
Ce qui ne nous surprendra pas.
- Je croyais que ça allait mieux depuis que vous vous étiez expliqués, releva Mandy. D’ailleurs, j’ai jamais compris pourquoi il s’était emporté le soir de la naissance d’Audrey. T’as une explication, toi Joë ?
- Il est taré, faut pas chercher ! lâcha Joë en enfournant une grosse bouchée de spaghettis. Ca lui éviterait de chercher une raison plus explicite.
Mandy était plus indulgente
- Je te trouve bien sévère avec lui, t’avoueras qu’il a fait de gros progrès depuis qu’il vit avec Vilma. C’est quand même grâce à eux si Laurène et Miguel ont réussi à s’en sortir avec leurs jumelles, d’ailleurs, je me demande comment ils se débrouillent sans leur aide.
- T’as pas demandé à Laurène ? De quoi vous avez parlé au mariage ? s’étonna Joë
- Bof, Laurène, on peut pas dire qu’on l’ait tellement vue, elle a passé son temps aux toilettes.
- Si c’est ce qu’on croit pour Laurène, je la plains ! Tu te rends compte, 4 enfants ! poursuivit Mandy en faisant couler l’eau pour la vaisselle.
- Qui sait, elle veut peut-être décrocher la médaille de la Simfamily, ça te plairait pas à toi, Mandy ? suggéra Joë.
Pas vraiment d’après la réponse :
- QUOI !? 10 GAMINS !! Nan-mais tu m’as pas regardée ?! Faut être complètement inconscient pour vouloir 10 enfants de nos jours, avec le prix que coûtent les études. T’es bien d’accord avec moi, Joë ? On souhaite le mieux pour nos enfants, dès qu’Audrey grandira, on l’inscrira à l’école privée.
Joë était bien de cet avis
- Attendons déjà qu’elle grandisse, mais c’est vrai qu’il vaut mieux viser la qualité que la quantité. Dix enfants, c’est de la démence, mais deux ou trois... tu serais pas d’accord pour un trio ? Et puis on aurait plus de chance d’avoir un fils, maintenant qu’Abdoul a donné l’exemple.
- Comment t’es au courant de ça, toi ? T’as parlé à Abdoul ? interrogea Mandy.
- Et le télescope, qu’est ce que t’en fais ? On est pas obligés de regarder QUE les étoiles ! Avec un télescope bien placé, on voit tout ce qui se passe chez les voisins. Pourquoi tu crois que Jean-Paul s’en est offert un, lui qui s’est jamais intéressé à l’astronomie ? Au fait... j’ai remarqué aussi... t’as vu où il s’est installé Miguel ? Il pouvait pas choisir le terrain à côté de chez nous ? Quand je pense qu’on va se farcir André et Vilma comme voisins !
Hélas pour lui, le seul terrain disponible après l’installation des Darmor était justement celui qui jouxtait la parcelle des Tudy. Et ce jour là, en rentrant de son premier jour à l’école communale de Félicidad, Angie eut la surprise de découvrir qu’André et Vilma Doniste avaient déjà fait des transformations dans leur maison.
Elle soupira en regardant sa propre maison. Après reconstruction totale, voilà à quoi elle ressemblait : Plus de sous-bassement, une grande pièce à vivre, une petite salle de bain et deux chambres au rez-de-chaussée. Il y avait également des combles aménageables pour quand les filles auraient grandi. Comme Laurène y tenait, ils avaient conservé un « beau-ouinedoze » mais leur maison tranchait radicalement avec les autres du quartier.
Elle trouva son père à deux doigts de péter un câble.
- Tainnnn, c’est pas vrai ! Plus j’en ramasse, plus il en pousse ! Entre les couches, les biberons, les assiettes sales, les sacs de crotte, j’ai même plus une minute à moi. Et Laurène qu’en profite pour dire qu’elle est mal fichue... Ce que ça peut s’écouter les bonnes femmes !
Autant dire que la proposition d’Angie tombait plutôt mal :
- Papa ! Papa ! Tu veux bien jouer avec moi ?
- Parce que tu te figures que j’ai que ça à foutre ? Si tu veux jouer, t’as qu’à demander à ta mère !
- Ooooh, t’es pas gentil papa ! C’est avec toi que j’ai envie de jouer, maman elle gagne tout le temps, c’est pas marrant.
A défaut... elle tenta quand même sa chance
- Maman-maman, tu veux bien jouer avec moi ?
- Nan, Angie, nan, pas ce soir, tu vois bien que je suis occupée avec Jenny, là. Demande à ton père !
- Rhooo mais man-maaaan ! Papa non plus il a pas le temps ! Avec qui je vais jouer, moi ?
Pauvre petite Angie, obligée de jouer au lapipapotte avec Wendy si elle ne voulait pas jouer toute seule. Ah, ça ne leur laissait pas beaucoup de temps libre, l’élevage en batterie, aux parents. Mais le pire... le pire, c’est que ça n’allait pas aller en s’arrangeant.